"Dans ce paysage tourmenté de l’art contemporain, l’œuvre d’Eric Valat est une oasis de fraîcheur complice et jubilatoire.
Ici le mode opératoire est déjà un langage. De la rencontre des matières, du rassemblement en assemblage, le modèle rejoint avec élégance et fermeté une écriture spatiale, toujours très dessinée. "L’art est transformation" nous rappelle Bourdelle. Belle illustration chez Eric Valat et à plus d’un titre, techniquement bien entendu, mais aussi et surtout par la traduction, l’image ou le symbole.
Si l’animal est très présent dans son œuvre, le sculpteur n’a pas renoncé à écrire l’homme, il a renoncé simplement à le prendre au sérieux, pour
nous le livrer en empruntant la voie de la fable. Ce n’est pas, en effet, l’animal qu’il nous livre mais, dans le travestissement,
l’homme à reconstruire, comme une quête, un regard sur un lointain ailleurs dans la transparence ludique de l’enfance, l’émotion première et l’équilibre des passions. Eric Valat a décidé, au moins jusqu’à présent, de nous offrir une vision du monde particulièrement apaisante dans le concert des drames et loin des
complaisances "artistiques" de ce temps. Chez lui, tout ou presque, est "volatile" exceptée de la pensée inscrite et à découvrir
derrière cette apparence de simplicité, de séduction immédiate.
Son œil n’est pas naïf mais malicieux, avec cette part d’humanité partagée où tendresse et indulgence nous conduisent sereinement vers une forme archaïque de sagesse primordiale".
- Christian André-Acquier.